Guillaume Leblon, Parade - Palais de Tokyo, Paris

Palais de Tokyo, Paris, France 19 Octobre 2022 - 8 Janvier 2023 
Palais de Tokyo, Paris, France https://palaisdetokyo.com/exposition/parade/

Parade est la première exposition rétrospective de Guillaume Leblon à Paris, qui a conçu pour l'occasion un dispositif qui s'étend à l'intérieur et à l'extérieur du Palais de Tokyo, sur le parvis qui borde la Seine. Il ne s'agit pas seulement pour l'artiste de disposer dans l'espace des objets face auxquels on se tient, mais bien davantage de créer un lieu, à la fois intime et public, concret et mental, à l'intérieur duquel le public déambule, et qui emprunte à la mise en scène théâtrale. Il développe ainsi pour cette exposition une nouvelle version de l'œuvre Face contre terre (2010-2022), composée de centaines d'éléments de mobiliers et de morceaux de bois trouvés qui composent un paysage matérialiste, un sol sur lequel marcher, mais aussi un socle pour un ensemble de sculptures présentées sur un rail, donnant la sensation du mouvement, comme des figures à la parade.

Toute exposition d'artiste est une forme d'autoportrait, et particulièrement pour Guillaume Leblon pour qui l'autobiographie joue un rôle crucial dans la création. Il effectue pour cette exposition une relecture de son travail, reliant et rejouant ses œuvres, en les mêlant à de nouvelles productions.


Le titre de son exposition joue sur le double sens du terme « parade » : la mise en scène, le défilé (qui peut être carnavalesque ou autoritaire), mais aussi le subterfuge, la feinte. Car Guillaume Leblon, artiste dont l'œuvre est un vaste répertoire des vocabulaires de la sculpture - de la statuaire à l'assemblage, de la forme issue de la nature à la construction architecturale -cultive également le mystère et l'ellipse : son travail ne se résume pas en thématiques ni en figures de discours, mais il compose à partir de choses vues, d'une perception du monde et d'une histoire des formes, avec des émotions et des sensations.


Une humeur parfois mélancolique, qui l'entraîne notamment à bouleverser l'ordonnancement néo-classique du parvis du Palais de Tokyo en le barrant d'un arbre déraciné et en jonchant le bassin de parapluies démembrés, scène de perturbation catastrophique qui restitue un écho inquiet aux incertitudes du présent et à ses dérèglements, qu'ils soient sociétaux ou climatiques.

 

Commissaire François Piron