Eugène Leroy est né à Tourcoing en 1910 et décédé en 2000 à Wasquehal.


Malgré ses participations remarquées à la Biennale de Sao Paulo en 1990 et à la Documenta de Kassel en 1992, son oeuvre reste longtemps méconnue en raison de sa singularité. Elle fait l’objet d’une véritable relecture depuis le début des années 2000 de la part des institutions, du marché, et d’une nouvelle génération d’artistes, aux premiers rangs desquels se trouve le peintre allemand Georg Baselitz qui contribue à la nouvelle reconnaissance de son oeuvre.


Né en 1910, Eugène Leroy consacre tout son temps libre à l’exercice du dessin et de la peinture et découvre la peinture à l’huile en 1927 qu’il définira comme « l’accès à une volonté de bonheur». Il poursuit cette «quête de la peinture» au quotidien dans son atelier, entame en 1931 de courtes études à l’école des Beaux-Arts de Lille qu’il continue ensuite à Paris. Il se marie en 1933 et s’installe en 1935 près de Roubaix où il enseigne le grec et le latin, parallèlement à sa carrière de peintre. Eugène Leroy bénéficie de sa première exposition à Lille en 1937 à la galerie Montsalut et rencontre en 1943 le critique Gaston Diehl qui organise sa première exposition à Paris.


Entre 1946 et 1948, il réalise une peinture murale de près de 27 m2, intitulée Crucifixion, pour la chapelle du collège Notre Dame des Victoires de Roubaix, et rencontre en 1951 le marchand Pierre Loeb qui lui achète une dizaine de toiles. L’année suivante, il voyage en Italie et en Allemagne. Il expose en 1954 à Paris avec Sam Francis et Serge Poliakoff, et Marcel Pouget à la galerie Art Vivant et bénéficie en 1956 de sa première exposition au musée de Tourcoing, puis en 1957 au musée de Dunkerque et reçoit le prix Emile-Othon Friesz. Eugène Leroy réalise les vitraux de l’église Notre-Dame-des-Flots de Dunkerque en 1959 puis expose ses oeuvres au sein de la Galerie Claude Bernard de 1961 à 1963 : Georg Baselitz y découvre et collectionne son travail.

L’artiste débute son oeuvre gravée en 1964 tandis que ses premières gouaches et acryliques sur grands papiers datent de 1967. Il participe au salon de Mai de 1956 à 1970 à Paris et par deux fois au salon des Réalités Nouvelles en 1973 et 1976. En 1972, voyageant à New York et à Washington, il est très impressionné par l’oeuvre de Mark Rothko. En 1977, François Mathey présente son travail à l’École des Beaux-arts de Lille. La galerie K de Washington (USA) le présente, puis le Museum van Heidenhaage Kunst de Gand, en Belgique en 1982. Le galeriste allemand Michael Werner, ami et marchand des peintres allemands Baselitz et Markus Lüpertz, devient son agent, et organise des expositions en Allemagne, Autriche, Belgique, Grèce, aux États-Unis.


La dernière décennie de la vie d’Eugène Leroy - de 1990 à 2000 est capitale puisque l’artiste voit son oeuvre accéder à une reconnaissance internationale. Celle-ci s’illustre notamment par la rétrospective du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1988 et par les participations consécutives d’Eugène Leroy à la Biennale de Sao Paulo en 1990 et à la Documenta de Kassel en 1992 tandis que l’artiste poursuit sa trajectoire personnelle, résolument en marge des tendances dominantes de l’époque. S’en suivront deux rétrospectives majeures au Musée d’art moderne de Nice en 1993 et au Kunstverein de Düsseldorf en juillet 2000, trois mois après le décès de l’artiste dans sa maison-atelier de Wasquehal. Il participe également à la Biennale de Venise en 1995, et reçoit le Grand prix national de Peinture en 1996.


En 2010, à la suite d’une importante donation des fils de l’artiste, le MUba-Eugène Leroy de Tourcoing présente L’Exposition du Centenaire, la plus importante rétrospective consacrée à l’artiste, accompagnée d’une monographie de référence et en 2013 l’exposition Georg Baselitz- Eugène Leroy : le récit et la condensation, grand succès critique et public.


Les oeuvres d’Eugène Leroy figurent dans de nombreuses collections privées et publiques prestigieuses parmi lesquelles celles à l’étranger du Stedelijkmuseum (Amsterdam, Pays-Bas), du Smithsonian Institution, Hirshhorn Museum and sculpture garden (Washington D.C, USA), de la Kunsthalle de Bâle (Suisse), du Musée Berardo (Lisbonne, Portugal), du Ludwig Museum (Cologne, Allemagne), de l’Albright-Knox Art Gallery (Buffalo, New York, USA), du Van Abbe Museum (Eindhoven, Pays-Bas), du Musée Staedel (Frankurt-am-Main, Allemagne), du Louisiana Museum of Modern Art (Humlebaeck, Danemark), de la Kunsthalle de Karlsruhe (Allemagne), de la Collection Rennie (Vancouver, Canada), la collection Ploner (Vienne, Autriche) ; et parmi lesquelles en France, de la Fondation Maeght (Saint-Paul de Vence), le Centre Pompidou (Paris), le Musée d’art moderne de la Ville de Paris (Paris), le FNAC (Paris), les FRAC Nord Pas-de-Calais, Auvergne, Ile de France, le Musée d’art moderne et contemporain de Toulouse, le Musée des Beaux-arts de Lyon.