Galerie Nathalie Obadia
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Fiona Rae: Ensemble

Forthcoming exhibition
6 Septembre - 25 Octobre 2025
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Cloître Saint-Merri I & II - Paris
  • Présentation
Preacher II (detail), 1998
Preacher II (detail), 1998

La Galerie Nathalie Obadia est heureuse de présenter Ensemble, la neuvième exposition personnelle de Fiona Rae à la galerie depuis 1994. Reconnue comme l'une des pionnières de la peinture abstraite contemporaine sur la scène internationale, Fiona Rae présente ici treize œuvres emblématiques réalisées au cours des trois dernières décennies, retraçant les grandes étapes de son évolution artistique de 1997 à aujourd'hui.


Doublement diplômée du Croydon College of Art puis du Goldsmiths College de Londres en 1987, Fiona Rae s'impose dès cette époque comme une figure émergente de la scène artistique britannique, au sein des Young British Artists (YBAs). Aux côtés de Damien Hirst, Sarah Lucas, Gary Hume, Michael Landy et Angela Bulloch - rencontrés au cours de ses années de formation - elle participe en 1988 à l'exposition iconique Freeze, organisée dans un bâtiment désaffecté des docks de Londres. Cet événement est considéré comme le manifeste inaugural d'une génération qui a profondément marqué le renouvellement du paysage artistique au Royaume-Uni des années 1990.


Si Fiona Rae partage avec les Young British Artists une certaine attitude iconoclaste, son œuvre se distingue par une réinterprétation personnelle de la peinture abstraite. À une époque où ce médium était jugé obsolète, elle réactive sa vitalité composant avec un large éventail de références : histoire de l'art, dessins animés européens et japonais, arts graphiques, théâtre, musique ou encore littérature. Cette ouverture donne à son œuvre un caractère singulier, à la fois enraciné dans la tradition artistique tout en étant en lien avec les évolutions culturelles de son époque.


Tomb Raider (1997), première œuvre de ce corpus, marque une étape clé dans les recherches formelles de Fiona Rae. Les cercles, qu'elle qualifie de « virus cosmiques », entretiennent une relation ambiguë avec un fond qui semble grouiller sous la vivacité de la peinture. Ces dynamiques participent à un système visuel où chaque élément dépend du suivant pour produire du sens. « Cela crée une impression de malaise » commente l'artiste « comme si la structure même de la peinture pouvait être sa propre perte. »¹ L'œuvre affirme ainsi une approche picturale ouverte, qui refuse d'être figée comme pour mieux, selon les mots de Simon Wallis « signifier l'imprévisibilité de la vie »². Preacher II (1998) prolonge cette réflexion tout en opérant une rupture : le fond vivant laisse place à un noir opaque, les cercles disparaissent tandis que les couleurs vives traversent la surface à une cadence frénétique.


Ces porosités entre l'art et la vie se prolongent au tournant des années 2000, lorsque l'artiste intègre des typographies stylisées, des pictogrammes et des motifs inspirés du numérique, comme en témoignent les œuvres des séries Fufanu ou Font. En recourant à une police volontairement opaque, Fiona Rae souligne les complexités de lecture dans un monde saturé de signes visuels : « Cela me semble être une tendance contemporaine » déclare l'artiste « comme ces logos d'entreprise quasi subliminaux - Fufanu est une police presque illisible, même dans sa fonction première, le texte. »³ La série Word (initiée en 2021), dont fait partie I am a harbinger of spring, the head harbinger (2023), prolonge la déconstruction du langage. Les lettres et mots du titre, visibles mais dissoutes dans le geste pictural, se transforment en formes libres et ludiques. Avec une citation de Krazy Kat4, le titre accentue cette fantaisie, entre poésie, jeu et dérision.


Ce rapport ludique aux mots ouvre la voie à une lecture active du tableau. Dans certaines œuvres de Fiona Rae, l'imagerie semble d'abord légère, empreinte d'humour et d'innocence. Mais cette candeur apparente dissimule une complexité formelle, où la spontanéité du geste dialogue avec une composition pleinement maîtrisée. Fiona Rae mobilise une mémoire visuelle fragmentaire, marquée par des sinogrammes, motifs stylisés et rythmes d'inspiration extrême-orientale. Après un séjour décisif au Japon en 2004, cette influence s'affirme dans la série Font Image Pour, peuplée de figures kawaii - faons, dragons, jouets anthropomorphes - à la fois décoratives et symboliques. Avec une ironie plus sombre, la série Panda (2011-2013) prolonge cette démarche : les animaux chinois brodés, familiers mais ambigus, cristallisent la tension entre exigence picturale et culture populaire mondialisée.


À l'inverse, certaines œuvres abandonnent toute imagerie pour se concentrer sur la forme pure et ses possibilités d'évocation. Les séries Greyscale (2014-2015) et Pastel (2017-2019) suivent cette voie, jouant sur le contraste entre disparition et apparition, avec des teintes sombres qui s'ouvrent peu à peu vers la lumière. Initiée en 2019, la série Abstracts prolonge cette recherche en explorant des formes épurées et des harmonies pastel.


Ensemble est une exposition qui propose une traversée libre dans dix dernières séries de Fiona Rae, sans nostalgie ni linéarité. Le titre reflète cette logique de constellation : en ce sens, chaque tableau constitue à la fois un acte de mémoire et une tentative de recommencement, où les formes - comme les identités - vacillent, se recomposent et se déguisent. Les figures s'imbriquent comme une suite d'énigmes, dont les solutions se dessinent sur la toile autant qu'elles se dérobent.

¹ Fiona Rae, déclaration de l'artiste, "About Vision: New British Painting in the 1990s", Museum of Modern Art, Oxford, 1996.


² Simon Wallis, « Transitions: The Work of Fiona Rae », dans Carré d'Art - musée d'art contemporain de Nîmes, 2002, p. 52.

³ Extrait de l'entretien avec Mark Francis, fig-1 [catalogue d'exposition], Londres, 2000.


⁴ Bande dessinée américaine créée par George Herriman en 1913, saluée pour son humour absurde, son langage inventif et son esthétique novatrice.

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Au 91 rue du Faubourg Saint-Honoré, la Galerie Nathalie Obadia présente un accrochage de groupe réunissant cinq artistes majeurs de la peinture contemporaine : Carole Benzaken, Fabrice Hyber, Robert Kushner, Fiona Rae et David Reed. Parmi ces œuvres, Trans-Island Skyway (2002) de Fiona Rae se distingue comme une peinture exceptionnelle de dix mètres de long, issue de la série emblématique Font. Sous son apparente légèreté, elle cache une subtile complexité, mêlant strategie des formes et profondeur symbolique pour évoquer les identités fragmentées et le chaos organisé du monde numérique.

Artiste de l'exposition

  • Fiona Rae

    Fiona Rae

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